dix-huit mois de recherche-action au sein d’une résidence sociale, artistique et temporaire à Strasbourg

L'Odylus...

...Dix-huit mois de recherche-action.

Qui et quand ?

Depuis le départ du projet, le 1er avril 2018, un suivi de recherche est mis en place, porté notamment par un binôme de chercheur·se·s formé par une référente recherche interne au collectif (design) et un externe (psychologie environnementale) mais aussi par toute l’équipe artistique (Horizome et artistes en résidence) et les résident·e·s mêmes, qui collaborent à documenter le projet avec leur participation aux ateliers artistiques.

L’objectif du suivi est d’interroger l’impact du projet sur les personnes qui en font partie (résident·e·s, équipes, habitant·e·s du quartier etc.), en analysant le déroulement du projet mais aussi en se focalisant sur le lieu, son changement, sa fréquentation. Il ne s’agit pas de faire de la recherche académique, mais de porter les instruments et les procédés de la recherche universitaire sur le terrain du projet, afin d’en suivre l’évolution et de pouvoir en tirer des enseignements de manière critique.

Quoi ?

Le travail de suivi se concentre en premier lieu sur l’impact au niveau des personnes qui sont résidentes dans le lieu.

Un des objectifs de Horizome dans ce projet est celui d’utiliser l’art comme vecteur de révélation et de valorisation de compétences et savoir-faire. Les activités artistiques sont menées en collaboration avec des artistes, qui sont résident·e·s sur place et qui sont donc partie intégrante du lieu : ce ne sont pas des «prestataires» externes, iels prennent leur place dans lieu, participent à sa vie interne, en rythment les journées par les activités qu'iels y proposent.

En considérant donc que l’expérience des résident·e·s dans le lieu est indivisible pour ce qui concerne sa dimension physique (les chambres, les espaces partagés, etc.), sociale (le lien entre résident·e·s, équipes, artistes, quartier, etc.) et culturelle (les règles et les habitudes de vie, les normes, etc.), le suivi de recherche essaye de se positionner sur la question suivante :

En quoi le lieu, par ses dimensions sociales, physiques et culturelles peut participer aux trajectoires de capacitation et de resocialisation des résidents temporaires par l’activation artistique ?

En deuxième lieu, le travail de suivi veut se positionner sur un niveau plus macro, en considérant les dynamiques d’échange et de contact entre groupes, et notamment sur trois pôles :

1. La relation entre résident·e·s, les équipes et l’espace de l’Odylus.

2. La relation entre résident ·e·s, les équipes et les artistes.

3. La relation entre intérieur et extérieur de la clinique (quartier).

Horizome se donne l’objectif de faire de l’activité artistique un medium facilitateur de contact, de création de liens et de socialisation entre ces niveaux. La problématique sur laquelle le suivi se concentre est donc la suivante :

Comment l’activité artistique co-construite qui a lieu dans l’Odylus peut faciliter l’appropriation spatiale et la création de lien entre résidents, entre résidents et équipes de travail et entre l’intérieur de l’Odylus et le quartier ?

Si par souci de clarté et par facilité méthodologique ces deux niveaux sont distincts dans le suivi, il est clair qu’ils sont toutefois intrinsèquement liés : il ne peut y avoir de l’inclusion et de la valorisation sans création de liens et mise en relation de personnes.

Comment ?

Au niveau méthodologique, le suivi de recherche intègre de manière transdisciplinaire recherche psychosociale et recherche en arts : entretiens, observations ethnographiques, carnets de recherche et de suivi, mais aussi groupes de parole, ambiances et expérimentation artistique. Cette volonté d’intégration méthodologique est due en premier lieu à la nature du projet, où l’art joue un rôle primordial, et en outre à la conviction que les deux démarches peuvent s’apporter énormément de points de réflexion en partageant savoir-faire de recherche et sensibilités des points de vue.